Le bonheur, ça se pratique! C’est prouvé (étude)!
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Apprendre à être heureux peut sembler être un concept abstrait, mais une étude menée par l’Université de Bristol révèle que le bonheur est une compétence qui peut être acquise grâce à une pratique régulière. Le cours « Science du bonheur », lancé en 2018, a démontré que les programmes éducatifs basés sur des données probantes peuvent considérablement améliorer le bien-être des individus. Toutefois, une étude de suivi révèle que les améliorations initiales du bien-être nécessitent un effort continu et une pratique cohérente des habitudes enseignées, telles que la gratitude et la méditation, pour maintenir les bénéfices à long terme.
Et c’est incroyable de se dire qu’avec du sport, nous entretenons notre corps et qu’avec les bons outils tels que la méditation, la gratitude, ou le soutien aux autres, notre cerveau se renforce non ?
A la recherche du bonheur
Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais évoquer un livre qui m’avait assez secoué (positivement) à l’époque de sa lecture, il y a quelques années. Frédéric Lenoir, dans son ouvrage intitulé « Du Bonheur : un voyage philosophique« , explore les multiples facettes de ce concept universellement recherché. De l’Antiquité à nos jours, il évoque les réflexions des plus grands penseurs sur le sujet, offrant ainsi une perspective riche et variée sur la quête du bonheur. Lenoir démontre que cette quête est aussi vieille que l’humanité elle-même, et pourtant demeure toujours aussi mystérieuse et individuelle, chaque individu ayant sa propre définition et ses propres moyens pour y parvenir.
Il souligne également que le bonheur est une notion complexe et insaisissable, mais que des pratiques régulières telles que la méditation peuvent jouer un rôle crucial dans notre quête vers cet état de bien-être. En effet, la méditation a été démontrée comme ayant un impact positif sur la santé mentale, les connexions neuronales et les fonctions cognitives, offrant ainsi un chemin vers le bonheur plus équilibré et durable. N’hésitez pas à vous procurer ce petit livre. Il est très facile à lire et réellement passionnant car il nous pousse aussi à nous interroger : suis-je vraiment heureux ?
les fondements de la science du bonheur
Le cours « Science du bonheur » de l’Université de Bristol
Lancé en 2018, ce cours novateur a révolutionné la manière dont le bonheur est enseigné et appréhendé. Basé sur les dernières études scientifiques en psychologie et en neurosciences, ce cours vise à équiper les étudiants avec des outils concrets pour cultiver le bien-être (la gratitude, l’exercice, la méditation et la tenue d’un journal).
Les résultats initiaux
Les premières observations des participants ont montré une amélioration significative du bien-être, avec une augmentation de 10 à 15 % rapportée chez les étudiants ayant suivi le cours. Ces résultats ont suscité un intérêt croissant pour la science du bonheur et ont incité à poursuivre les recherches sur les effets à long terme de cette formation.
la pratique continue du bonheur
Maintenir les bienfaits à long terme
L’étude de suivi menée par l’Université de Bristol a révélé que les améliorations du bien-être étaient temporaires à moins que les habitudes fondées sur des preuves enseignées pendant le cours ne soient pratiquées de manière cohérente. Les participants ont constaté que pour maintenir les bénéfices du cours, il était essentiel de continuer à appliquer les enseignements dans leur vie quotidienne. Notre cerveau, semble-t-il, apprécie la répétition.
Engagement et persévérance
Comme pour toute compétence, le bonheur demande de la pratique et de la persévérance. Les participants qui ont réussi à maintenir leur bien-être ont souligné l’importance de l’engagement continu dans la mise en œuvre des techniques apprises, telles que la méditation, la gratitude et l’exercice. Notre cerveau semble nous confirmer ce que les adultes nous apprenaient depuis tous petits à l’école : c’est avec de la pratique et de la détermination que nous allons toujours plus loin.
implications pour la santé mentale
Repenser les soins personnels
Cette étude remet en question le paradigme dominant des « soins personnels » centrés sur le moi en mettant en lumière l’importance des activités tournées vers l’extérieur, telles que la pratique de la gratitude et le service aux autres, pour favoriser le bien-être mental à long terme. Il semble que notre cerveau privilégie les actions altruistes en plus des actions bénéfiques pour soi-même, ce qui remet en question notre conception de l’individualisme. Il invite à réfléchir sur notre humanité et sur la manière dont notre cerveau favorise le bonheur en privilégiant les comportements bienveillants envers autrui.
Vers une approche holistique de la santé mentale
Les résultats de cette recherche soulignent la nécessité d’adopter une approche holistique de la santé mentale, qui intègre des pratiques de psychologie positive dans la vie quotidienne. En encourageant une pratique régulière de ces habitudes, il est possible de favoriser un bien-être mental durable et résilient.
Quand j’y pense, on nous éduque en nous informant qu’il faut pratiquer du sport et bien s’alimenter. Cependant, on ne nous parle pas de la force de la gratitude ou de l’écriture. Cette observation met en lumière l’importance de prendre en compte la dimension psychologique de notre bien-être. Ces activités, souvent négligées dans les discussions sur la santé mentale, jouent un rôle essentiel dans la promotion d’une santé mentale globale et équilibrée. Elles permettent de cultiver une perspective positive et une meilleure gestion des émotions, ce qui contribue à renforcer notre bien-être mental de manière significative.
- La gratitude est un concept qui nous pousse à reconnaître et apprécier les aspects positifs de notre vie, même dans les moments difficiles. Cela nous encourage à voir le meilleur dans les situations et à exprimer notre reconnaissance envers les personnes, les expériences ou les choses qui nous entourent. En cultivant la gratitude, nous développons une attitude plus positive et optimiste envers la vie, ce qui peut contribuer à améliorer notre bien-être mental et émotionnel.
- Quant à l’écriture, elle peut prendre différentes formes, mais dans le contexte de la santé mentale, elle implique souvent la pratique de la tenue d’un journal. Écrire dans un journal peut être une forme de self-care où l’on exprime ses pensées, ses émotions, ses préoccupations et ses gratitudes sur le papier. Cela permet de clarifier nos pensées, de mettre en lumière nos sentiments et de réfléchir sur nos expériences. En écrivant régulièrement, nous pouvons également mieux nous comprendre, gérer le stress et trouver des solutions à nos problèmes. En fin de compte, l’écriture peut être un outil puissant pour la croissance personnelle, la guérison émotionnelle et le maintien d’une santé mentale équilibrée.
En conclusion, l’étude menée par l’Université de Bristol met en évidence la possibilité d’apprendre le bonheur grâce à des cours basés sur des données probantes. Cependant, pour maintenir les bénéfices à long terme, il est essentiel de pratiquer de manière cohérente les habitudes enseignées, telles que la gratitude et la méditation. Cette recherche révolutionne notre compréhension du bonheur en soulignant qu’il s’agit d’une compétence qui peut être cultivée et entretenue tout au long de la vie. En repensant les approches traditionnelles des soins personnels et en adoptant une perspective holistique de la santé mentale, nous pouvons aspirer à un bien-être mental durable et épanouissant.
Source :
Hobbs, C., Jelbert, S., Santos, L.R. et al. Long-term analysis of a psychoeducational course on university students’ mental well-being. High Educ (2024). https://doi.org/10.1007/s10734-024-01202-4