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L’impact des évènements stressants sur notre vie [études]

L’impact des évènements stressants sur notre vie [études]

Qu’est-ce qu’une étude peut révéler sur les ravages invisibles du stress ? Plusieurs recherches scientifiques décrivent l’impact des évènements stressants sur notre vie et montrent comment ils peuvent abîmer notre santé de l’intérieur, bien plus qu’on ne le pense.

Et si nos soucis quotidiens abîmaient notre corps sans que nous nous en rendions compte ?
On ne nous sensibilise pas assez à l’impact du stress sur notre organisme, que ce soit dans la vie ou au travail. C’est dommage… et c’est aussi pour ça que j’ai envie d’en parler ici. Ce blog est pour moi un espace où je peux partager mes réflexions et mon expérience, et le stress est l’un de mes sujets phares.
Quand j’étais enfant, on nous faisait chanter « Le travail, c’est la santé » à l’école primaire (eh oui, c’était une autre époque !). Plus tard, on me l’a répété dans ma vie professionnelle… alors j’y ai cru. J’ai plongé corps et âme dans mes projets, je donnais tout, tout le temps. Jusqu’au jour où mon corps a dit STOP : burnout.
Aujourd’hui, je sais que ce n’était pas seulement de la fatigue : c’était un stress profond, installé, qui abîmait ma santé. C’est pour ça que je trouve passionnant de m’appuyer sur plusieurs études scientifiques pour en parler. Comprendre ce qui se passe dans notre corps face aux événements stressants, c’est déjà commencer à mieux vivre avec eux.
Dans cet article, je vais vous présenter brièvement les résultats de trois recherches (liens en « sources ») qui montrent comment certains événements, parfois minimisés, perturbent la communication entre nos systèmes immunitaire, nerveux et hormonal.

Les effets des événements stressants sur la santé biologique

Pour comprendre comment le stress agit sur notre corps, je me suis appuyée sur trois recherches complémentaires. Ces études, bien que menées sur des populations différentes, convergent : le stress (qu’il soit ponctuel, chronique, professionnel ou personnel) laisse une empreinte durable sur notre santé biologique et mentale.

English Longitudinal Study of Ageing (ELSA) – Hamilton et al., 2023

Population : près de 4 934 personnes âgées de 50 ans et plus (âge médian : 65 ans) au Royaume-Uni. Durée : suivi sur 4 ans. Objectif : analyser le lien entre l’exposition au stress chronique et un profil biologique à haut risque.

National Study of Daily Experiences (NSDE) – Almeida et al., 2022

Population : plus de 2 800 adultes américains âgés de 22 à 77 ans. Durée : suivi sur 20 ans. Objectif : mesurer la fréquence des journées stressantes et la réactivité émotionnelle face au stress à différents âges.

Enquête française - de l'Observatoire Ramsay Santé (France, 2025)

Population : échantillon national d’adultes français, toutes tranches d’âge. Objectif : évaluer l’évolution du stress au cours des trois dernières années, ses impacts sur la santé et les comportements.

Impact des facteurs de stress chroniques sur notre santé

Les chercheurs ont identifié que certains facteurs de stress prolongés (comme les difficultés financières), perturbent la communication harmonieuse entre les systèmes vitaux du corps : immunitaire, nerveux et endocrinien. Résultat : notre équilibre interne (l’homéostasie) se dérègle, entraînant inflammation chronique, dysfonctionnements d’organes et augmentation du risque de troubles cardiovasculaires, métaboliques et psychiques comme la dépression.

Les jeunes adultes (<30 ans) rapportent le plus grand nombre de journées stressantes et la plus forte réactivité émotionnelle. Les trentenaires et quarantenaires restent exposés à un stress important, souvent lié à leur vie professionnelle et familiale. En France, 53 % des moins de 35 ans et 51 % des 35-49 ans déclarent une augmentation récente de leur stress, avec un fort impact sur le sommeil et la vie personnelle.

De mon point de vue

Ces recherches se concentrent sur des tendances générales, mais elles ne disent pas que toutes les personnes stressées développeront les mêmes problèmes de santé, ni au même rythme. Nous ne sommes pas tous égaux face aux événements stressants : certains disposent d’une résilience naturelle, d’autres mettent en place des stratégies efficaces pour affronter un quotidien difficile. Et cela change tout.
Malheureusement, une large partie de la population reste vulnérable, surtout lorsque le stress s’accompagne d’une mauvaise hygiène de vie.

Les effets cumulatifs du stress

Toutes les études convergent : plus l’exposition au stress est longue, plus l’usure biologique est importante.

  • Dans l’étude ELSA, les participants ayant vécu plusieurs facteurs stressants cumulaient davantage de biomarqueurs liés à l’inflammation.
  • Dans la NSDE, le recul de la réactivité au stress avec l’âge ne supprime pas les effets des années passées sous tension.
  • Les données Ramsay Santé montrent que les effets comportementaux (troubles du sommeil, nervosité, tensions relationnelles) peuvent s’installer durablement.

De quels types de difficultés parlons-nous?

Les sources de stress chronique peuvent être variées :

  • Problèmes professionnels persistants (harcèlement, surcharge, incertitude sur l’avenir),
  • Relations familiales tendues ou rupture amoureuse,
  • Problèmes de santé personnels ou d’un proche,
  • Responsabilités d’aidant,
  • Environnement de vie instable (déménagements fréquents, voisinage difficile),
  • Isolement social prolongé,
  • Pressions culturelles ou sociétales (attentes élevées, discrimination).
  • Pour les entrepreneurs, certains de ces facteurs se cumulent : revenus irréguliers, charge mentale élevée, solitude décisionnelle, peur de l’échec, rythme de travail imprévisible. Même si les études ne ciblent pas spécifiquement ce public, les mécanismes biologiques observés s’appliquent tout autant.

Ces trois recherches dressent un constat clair : le stress, qu’il soit ponctuel ou installé, personnel ou professionnel, laisse une empreinte profonde sur notre corps. Et plus il dure, plus ses effets s’installent. La question n’est donc plus de savoir si le stress impacte notre santé, mais jusqu’où il peut aller… et ce que cela signifie concrètement pour nous, à tout âge.

Les implications du stress chronique: un danger silencieux à tout âge

Les trois recherches (menées au Royaume-Uni, aux États-Unis et en France) aboutissent à la même conclusion : le stress chronique n’épargne personne et peut fragiliser durablement notre santé, quels que soient nos gènes, notre âge ou notre mode de vie.

Au Royaume-Uni, l’étude ELSA a montré que les personnes qui vivent longtemps sous pression (à cause de soucis financiers, de tensions relationnelles…) ont beaucoup plus de risques de se retrouver dans un état “à haut risque” pour leur santé. Concrètement, cela veut dire que leurs systèmes de défense du corps (immunitaire, nerveux, hormonal) communiquent moins bien entre eux, ce qui affaiblit l’organisme.

Aux États-Unis, la grande étude NSDE a révélé que les jeunes adultes sont ceux qui vivent le plus de journées stressantes et qui y réagissent le plus fortement. Si rien n’est fait pour mieux gérer cette tension, ce trop-plein émotionnel peut finir par user le corps petit à petit.

En France, l’Observatoire Ramsay Santé constate que plus d’une personne sur deux de moins de 50 ans déclare avoir vu son niveau de stress augmenter ces dernières années. Résultat : un sommeil perturbé, plus de nervosité, une santé mentale fragilisée et des tensions dans la vie de tous les jours.

Les conséquences dévastatrices du stress chronique

Qu’il soit lié à des difficultés financières, à une charge de travail excessive, à un conflit relationnel ou à un problème de santé, le stress prolongé agit comme un poison lent. Ces études montrent qu’il favorise l’inflammation chronique, perturbe les hormones, affaiblit l’immunité et augmente le risque de maladies graves (cardiovasculaires, métaboliques), mais aussi anxiété, dépression et burn-out.

Le plus préoccupant, c’est que ces effets se cumulent dans le temps. Même si la réactivité émotionnelle diminue avec l’âge, comme l’a montré la NSDE, les années passées sous tension laissent des traces profondes dans notre organisme.

Pourquoi gérer le stress est un enjeu de santé publique?

Face à ces constats, les trois études appellent, chacune à leur manière, à agir sur deux fronts :

  1. Individuel. Adopter des stratégies de gestion du stress (activité physique, relaxation, soutien social) pour limiter les dommages biologiques et psychologiques.
  2. Collectif. Mettre en place des politiques de santé publique qui prennent le stress au sérieux, au même titre que d’autres facteurs de risque comme le tabac ou la sédentarité.

Car oui, le stress est un problème de société, pas seulement une affaire personnelle.
Il touche le salarié débordé, l’entrepreneur isolé, le parent épuisé, le soignant sous pression… et ses conséquences pèsent sur l’économie, la santé publique et le tissu social.

Ce que nous apprennent ces études sur la gestion du stress ?

En croisant les résultats des recherches menées au Royaume-Uni, aux États-Unis et en France, un message fort se dessine : le stress chronique n’est pas seulement une question d’émotions, il se traduit dans le corps.

  • Royaume-Uni (ELSA) : Les personnes exposées à un stress qui dure dans le temps finissent par présenter un “profil biologique à risque”, c’est-à-dire que leurs systèmes immunitaire, nerveux et hormonal fonctionnent moins bien ensemble. C’est un peu comme si les “équipes” de votre corps cessaient de se parler, laissant place à plus d’inflammation et moins de résistance face aux maladies.
  • États-Unis (NSDE) : Les jeunes adultes semblent particulièrement vulnérables, non seulement parce qu’ils vivent plus de journées stressantes, mais aussi parce qu’ils y réagissent avec plus d’intensité. Ce combo est dangereux : sur la durée, il fragilise l’organisme, accélère l’usure des tissus et augmente le risque de problèmes de santé.
  • France (Observatoire Ramsay Santé) : Plus d’un Français sur deux de moins de 50 ans a vu son stress augmenter récemment. Les effets sont visibles dans la vie quotidienne : troubles du sommeil, épuisement nerveux, baisse de moral et tensions dans les relations.

Ce que ces trois études confirment, c’est que les effets du stress sont cumulatifs. Plus il s’installe, plus il devient difficile de retrouver un état d’équilibre naturel (l’homéostasie).

Et surtout, elles rappellent une vérité parfois oubliée : le stress n’est pas qu’une sensation “dans la tête”. Il agit comme un perturbateur global, affectant notre biologie, notre énergie et notre capacité à récupérer.

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Sources

Qu’est-ce que l’homéostasie? COURS DE PHYSIOLOGIE: L’homéostasie, historique

Hamilton OS, Iob E, Ajnakina O, Kirkbride JB, Steptoe A. Immune-Neuroendocrine Patterning and Response to Stress. A latent profile analysis in the English Longitudinal Study of Ageing. medRxiv [Preprint]. 2023 Jul 8:2023.07.07.23292378. doi: 10.1101/2023.07.07.23292378. Update in: Brain Behav Immun. 2023 Nov 13;115:600-608. PMID: 37461452; PMCID: PMC10350138. [étude]

Almeida DM, Rush J, Mogle J, Piazza JR, Cerino E, Charles ST. Longitudinal change in daily stress across 20 years of adulthood: Results from the national study of daily experiences. Dev Psychol. 2023 Mar;59(3):515-523. doi: 10.1037/dev0001469. Epub 2022 Sep 29. PMID: 36174182; PMCID: PMC9993073 [étude]

Ramsey Santé [étude]

A propos de l'auteur

Daniela J.

Bonjour, je suis Daniela ! Assistante freelance passionnée par la santé holistique, je mets mon expertise au service des professionnels du bien-être. Grâce à mes formations en santé intégrative et coaching, je vous aide à développer et gérer votre activité, afin que vous puissiez vous concentrer sur ce qui compte vraiment : accompagner vos clients.

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