Apprendre à être heureuse : le bonheur, ça s’apprend (et la science le prouve !)

Et si l’on pouvait vraiment apprendre à être heureuse, comme on apprend une langue ou un instrument de musique ? On pense souvent que le bonheur dépend de la chance ou des circonstances. Pourtant, il semble que le bonheur se cultive! La science, en effet, nous montre aujourd’hui qu’il est possible d’apprendre à cultiver la joie. Une étude de l’Université de Bristol révèle que le bonheur peut s’entraîner comme une compétence, au même titre que le sport ou la méditation. Cette idée m’a bouleversée, car elle rejoint un livre qui m’avait profondément marquée : Du Bonheur de Frédéric Lenoir. 

Quel soulagement de découvrir que le bonheur n’est pas seulement une question de chance ou de hasard. La science confirme aujourd’hui ce que les philosophes affirmaient déjà : on peut vraiment apprendre à être heureuse. Cette idée me touche profondément, car elle ouvre une porte à tous ceux qui, à un moment de leur vie, cherchent à se (re)construire et à avancer avec plus de sérénité. Loin d’être une illusion ou un privilège réservé à certains, le bonheur apparaît comme une compétence à cultiver, à développer, jour après jour, grâce à des pratiques simples comme la gratitude, la méditation ou l’écriture. Et c’est précisément ce qu’une étude de l’Université de Bristol vient démontrer avec force.

Apprendre à être heureuse : une quête universelle

Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais évoquer un livre qui m’avait profondément marquée lors de sa lecture, il y a quelques années. Frédéric Lenoir, dans son ouvrage « Du Bonheur : un voyage philosophique », explore les multiples facettes de ce concept universellement recherché. De l’Antiquité à nos jours, il retrace les réflexions des plus grands penseurs sur cette quête, offrant une perspective riche et variée sur le bonheur. Lenoir montre que cette recherche est aussi vieille que l’humanité elle-même, et qu’elle reste toujours aussi mystérieuse et personnelle, chacun ayant sa propre définition et ses propres moyens pour y parvenir.

Il souligne également que le bonheur est une notion complexe et insaisissable, mais que des pratiques régulières comme la méditation peuvent jouer un rôle crucial pour avancer sur ce chemin. En effet, la méditation a démontré son impact positif sur la santé mentale, les connexions neuronales et les fonctions cognitives, offrant ainsi une voie vers un bonheur plus équilibré et durable. Ce livre, très facile à lire et passionnant, nous pousse à nous interroger : et si nous pouvions vraiment apprendre à être heureuse grâce à ces pratiques simples ?

Quand la science s’en mêle : la preuve que le bonheur s’apprend

Un cours inédit à l’Université de Bristol

Lancé en 2018, ce cours novateur a révolutionné la manière dont le bonheur est enseigné et appréhendé. Basé sur les dernières études scientifiques en psychologie et en neurosciences, ce cours vise à équiper les étudiants avec des outils concrets pour cultiver le bien-être et construire une vie plus heureuse (la gratitude, l’exercice, la méditation et la tenue d’un journal).

Des résultats mesurables dès les premières semaines

Les premières observations des participants ont montré une amélioration significative du bien-être, avec une augmentation de 10 à 15 % rapportée chez les étudiants ayant suivi le cours. Ces résultats ont suscité un intérêt croissant pour la science du bonheur et ont incité à poursuivre les recherches sur les effets à long terme de cette formation.

Comment pratiquer le bonheur au quotidien?

Des habitudes simples pour apprendre à être heureuse chaque jour

L’étude de suivi menée par l’Université de Bristol a révélé que les améliorations du bien-être étaient temporaires à moins que les habitudes fondées sur des preuves enseignées pendant le cours ne soient pratiquées de manière cohérente. Les participants ont constaté que pour maintenir les bénéfices du cours, il était essentiel de continuer à appliquer les enseignements dans leur vie quotidienne. Notre cerveau, semble-t-il, apprécie la répétition. Les clés du bonheur semblent se trouver dans l’application quotidienne de nos habitudes de vie?

Engagement et persévérance : la clé du maintien

Comme pour toute compétence, le bonheur demande de la pratique et de la persévérance. Les participants qui ont réussi à maintenir leur bien-être ont souligné l’importance de l’engagement continu dans la mise en œuvre des techniques apprises, telles que la méditation, la gratitude et l’exercice. Comment cheminer vers le bonheur? Notre cerveau semble nous confirmer ce que les adultes nous apprenaient depuis tous petits à l’école : c’est avec de la pratique et de la détermination que nous allons toujours plus loin.

Impacts sur notre santé mentale et notre bien-être global

Et si le soin de soi passait aussi par les autres ?  

Cette étude remet en question le paradigme dominant des « soins personnels » centrés sur le moi en mettant en lumière l’importance des activités tournées vers l’extérieur, telles que la pratique de la gratitude et le service aux autres, pour favoriser le bien-être mental à long terme. Il semble que notre cerveau privilégie les actions altruistes en plus des actions bénéfiques pour soi-même, ce qui remet en question notre conception de l’individualisme. Il invite à réfléchir sur notre humanité et sur la manière dont notre cerveau favorise le bonheur en privilégiant les comportements bienveillants envers autrui.

Vers une approche plus holistique de la santé mentale 

Les résultats de cette recherche soulignent la nécessité d’adopter une approche holistique de la santé mentale, qui intègre des pratiques de psychologie positive dans la vie quotidienne. En encourageant une pratique régulière de ces habitudes, il est possible de favoriser un bien-être mental durable et résilient.

Quand j’y pense, on nous éduque en nous informant qu’il faut pratiquer du sport et bien s’alimenter. Cependant, on ne nous parle pas de la force de la gratitude, de l’écriture voire du don de soi. Cette observation met en lumière l’importance de prendre en compte la dimension psychologique de notre bien-être. Ces activités, souvent négligées dans les discussions sur la santé mentale, jouent un rôle essentiel dans la promotion d’une santé mentale globale et équilibrée. Elles permettent de cultiver une perspective positive et une meilleure gestion des émotions, ce qui contribue à renforcer notre bien-être mental de manière significative.

• La gratitude est un concept qui nous pousse à reconnaître et apprécier les aspects positifs de notre vie, même dans les moments difficiles. Cela nous encourage à voir le meilleur dans les situations et à exprimer notre reconnaissance envers les personnes, les expériences ou les choses qui nous entourent. En cultivant la gratitude, nous développons une attitude plus positive et optimiste envers la vie, ce qui peut contribuer à améliorer notre bien-être mental et émotionnel.
• Quant à l’écriture, elle peut prendre différentes formes, mais dans le contexte de la santé mentale, elle implique souvent la pratique de la tenue d’un journal. Écrire dans un journal peut être une forme de self-care où l’on exprime ses pensées, ses émotions, ses préoccupations et ses gratitudes sur le papier. Cela permet de clarifier nos pensées, de mettre en lumière nos sentiments et de réfléchir sur nos expériences. En écrivant régulièrement, nous pouvons également mieux nous comprendre, gérer le stress et trouver des solutions à nos problèmes. En fin de compte, l’écriture peut être un outil puissant pour la croissance personnelle, la guérison émotionnelle et le maintien d’une santé mentale équilibrée.

En conclusion, l’étude de l’Université de Bristol nous rappelle une chose essentielle : le bonheur n’est pas réservé à quelques privilégiés, il s’apprend et se pratique au quotidien. Les bénéfices sont réels, mais ils demandent constance et engagement. Gratitude, méditation, écriture, service aux autres… ce sont ces petites habitudes répétées qui, peu à peu, façonnent un esprit plus apaisé et une vie plus épanouie. 

Cette recherche change notre regard : le bonheur n’est pas un état figé, ni un hasard, mais une compétence que chacun peut cultiver et renforcer à tout âge. En réinventant notre façon de prendre soin de nous, en adoptant une approche plus holistique et tournée vers l’essentiel, nous pouvons apprendre à être heureuse; construire un bien-être durable, solide, et profondément humain. Mais cette découverte ne nous invite-t-elle pas aussi à revoir notre fonctionnement, en tant que personnes et en tant qu’êtres humains ? Dans une société qui valorise l’individualisme, combien d’entre nous prennent réellement le temps de pratiquer la gratitude, la méditation ou l’écriture ? Et qu’en est-il de celles et ceux qui n’ont pas accès à ces ressources ou à ces informations ?

Source :

Hobbs, C., Jelbert, S., Santos, L.R. et al. Long-term analysis of a psychoeducational course on university students’ mental well-being. High Educ (2024). https://doi.org/10.1007/s10734-024-01202-4